Alfred Sturtevant et Calvin Bridges ont été tous les deux des étudiants de Thomas Hunt Morgan. Sturtevant a apporté la preuve de l'existence de la liaison des gènes. Bridges a avancé la théorie de la non-disjonction chromosomique, et a beaucoup travaillé sur le motif strié des chromosomes. ALFRED HENRY STURTEVANT (1891-1970)
Alferd Henry Sturtevant naît à Jacksonville, Illinois. L'hérédité et la génétique l'intéressent depuis toujours. L'analyse du pedigree des chevaux de son père constitue l'une de ses premières publications. En 1909, alors qu'il est étudiant non diplômé à la Columbia University, Sturtevant suit un cours donné par Thomas Hunt Morgan. C'est l'un des rares cours que Morgan ait jamais donné à des étudiants non diplômés. La passion de Morgan pour la découverte scientifique impressionne si fortement Sturtevant, que ce dernier lui demande de pouvoir travailler avec lui. Sturtevant devient ainsi un des premiers étudiants de Morgan dans le "Labo Mouche" à travailler sur la Drosophila melanogaster. Durant son doctorat, Sturtevant publie la première carte génétique jamais établie. Alors qu'il discute d'un article sur la couleur du pelage des lapins avec d'autres membres du laboratoire de Morgan, l'idée de la liaison des gènes l'éblouit un soir. Sturtevant réalise alors que les gènes sont liés en groupes, et que ceci peut être démontré en produisant les mutants adéquats de Drosophile. Surtevant passe une nuit à peaufiner les détails de l'analyse de liaison au lieu de faire ses devoirs de jeune étudiant. En 1928, Sturtevant, en compagnie de Thomas Hunt Morgan et de Calvin Bridges, se rend au California Institute of Technology. Sturtevant y sera professeur de biologie jusqu'en 1951. CALVIN BLACKMAN BRIDGES (1889-1938)
Calvin Bridges naît à Schuyler Falls, New York. Orphelin dès son jeune âge, il est élevé par ses grands-parents. En 1909, après avoir assisté à l'un des rares cours donnés par Thomas Hunt Morgan, Bridges rejoint son laboratoire à la Columbia University pour mener des recherches dans le domaine nouveau de la génétique. Collégien à l'époque, Bridges se voit confier la tâche modeste du lavage des bouteilles contenant les mouches. La légende veut que ce soit Bridges qui découvre le premier mutant de la Drosophile, la mouche aux yeux blancs, au moment où il allait rincer une des bouteilles. Selon son collègue de laboratoire, Alfred Sturtevant, Bridges a le meilleur oeil du labo pour identifier les nouveaux mutants de Drosophile et apparaît comme le plus doué et le plus patient pour générer de nouvelles lignées utilisées dans les tests génétiques. La plupart des ces lignées sont encore en usage à l'heure actuelle. Bridges est également très imaginatif. En remplacement des bananes, il met au point pour les mouches un mélange nutritif meilleur marché. Il conçoit le microscope binoculaire pour l'observation des mouches et également les incubateurs tempérés dans lesquelles elles se multiplient. Parmi les découvertes de Bridges, on peut mentionner la théorie de la non-disjonction chromosomique, le développement du système de nomenclature des mouches mutantes et la production de la plupart des données permettant de corréler les gènes de la Drosophile et le profil des stries des chromosomes salivaires. En 1928, Bridges se rend avec Morgan au California Institute of Technology, tout en conservant son poste d'associé de recherche à la Columbia University. Thomas Hunt Morgan écrit dans une biographie que Bridges est une personne "simple et tenace, toujours prête à aider quiconque venant lui demander conseil". Bridges meurt en 1938 d'un arrêt cardiaque suite à des complications provoquées par une infection. |
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